SASU ou EURL : comment choisir pour ton projet ?

Tu es sur le point de créer ta boîte, et tu te retrouves face à LA question : SASU ou EURL ? Les deux sont des sociétés unipersonnelles (un seul associé), mais elles fonctionnent très différemment. Et spoiler : le choix n'est pas anodin.

Ici, pas de théorie pure. Je vais t'expliquer concrètement ce qui change entre les deux, pour qui c'est fait, et comment trancher en fonction de ton projet. Parce que ton statut juridique, c'est pas un détail administratif : ça impacte tes cotisations, ta protection sociale, ta fiscalité et même ta crédibilité face aux investisseurs.

SASU et EURL : c'est quoi la différence ?

EURL (Entreprise Unipersonnelle à Responsabilité Limitée)

C'est une SARL avec un seul associé. Tu es gérant, et tu dépends du régime des travailleurs non-salariés (TNS). Ça veut dire que tu cotises à la Sécurité sociale des indépendants.

En clair :

• Charges sociales moins élevées (environ 45% de ta rémunération)

• Protection sociale moins avantageuse (retraite, chômage)

• Fiscalité par défaut : impôt sur le revenu (IR), mais possibilité d'opter pour l'impôt sur les sociétés (IS)

SASU (Société par Actions Simplifiée Unipersonnelle)

C'est une SAS avec un seul associé. Tu es président, et tu dépends du régime général de la Sécurité sociale (comme un salarié).

En clair :

• Charges sociales plus élevées (environ 65-75% de ta rémunération)

• Protection sociale alignée sur celle des salariés (meilleure retraite, accès au chômage sous conditions)

• Fiscalité : impôt sur les sociétés (IS) par défaut

• Plus de souplesse dans le fonctionnement (statuts sur-mesure, pas de cadre rigide)

Alors, SASU ou EURL : comment choisir ?

Choisis l'EURL si :

Tu veux optimiser tes charges sociales Si ton projet génère rapidement du chiffre d'affaires et que tu te verses une rémunération importante, l'EURL te permet de payer moins de cotisations. C'est particulièrement intéressant pour les activités de conseil, freelance ou prestations intellectuelles avec peu de frais.

Tu n'as pas besoin d'une forte protection sociale Si tu es déjà couvert par ailleurs (conjoint salarié, cumul d'activités) ou si tu préfères cotiser moins au profit de solutions privées (mutuelle, prévoyance), l'EURL peut être un bon choix.

Tu veux rester simple L'EURL est un cadre plus classique, avec des règles de fonctionnement strictes mais connues. Si tu n'as pas besoin de souplesse statutaire ou de prévoir des évolutions complexes (levée de fonds, arrivée d'investisseurs), ça fait le job.

Attention quand même : En EURL, si tu distribues des dividendes au-delà de 10% du capital social, ils sont soumis aux cotisations sociales. C'est moins flexible qu'en SASU sur ce point.

Choisis la SASU si :

Tu veux une meilleure protection sociale En SASU, tu cotises comme un salarié. Ça veut dire une meilleure retraite, et surtout, la possibilité de toucher le chômage en cas de perte de mandat (sous conditions). Si tu quittes un CDI pour créer ta boîte, c'est un vrai plus.

Tu prévois de lever des fonds ou de faire entrer des investisseurs La SASU est plus flexible et plus attractive pour les investisseurs. Les statuts se personnalisent facilement, et la structure SAS est le standard dans l'écosystème startup et scale-up. Si tu anticipes une levée ou l'arrivée d'associés, c'est clairement la bonne option.

Tu veux te verser des dividendes sans cotisations sociales En SASU, les dividendes ne sont soumis qu'à la flat tax (30%) ou au barème progressif de l'IR, sans cotisations sociales. Si ta stratégie est de te rémunérer en partie via les dividendes, c'est plus avantageux fiscalement.

Tu veux de la souplesse dans le fonctionnement La SASU te permet de rédiger des statuts sur-mesure : droits de vote spécifiques, clauses d'agrément, gouvernance adaptée. Si ton projet est ambitieux ou atypique, c'est un vrai atout.

Les vrais critères pour trancher

Au-delà du comparatif théorique, voici les vraies questions à te poser :

1. Quelle rémunération tu vas te verser ? Si tu prévois un salaire élevé rapidement, l'EURL peut être plus économique. Si tu te verses peu au départ et que tu privilégies les dividendes plus tard, la SASU est plus intéressante.

2. Tu vises quoi dans 2-3 ans ? Si tu comptes rester seul et gérer une activité stable, l'EURL suffit. Si tu veux scaler, lever des fonds ou faire entrer des associés, pars directement sur une SASU. Transformer une EURL en SASU plus tard, c'est possible, mais ça coûte du temps et de l'argent.

3. Tu as besoin de quelle protection sociale ? Si tu as déjà une couverture (conjoint, cumul), les cotisations sociales de la SASU peuvent sembler élevées. Si tu pars de zéro, la protection salariale de la SASU est un vrai filet de sécurité.

4. Ton secteur d'activité ? Tech, startups, conseil stratégique → SASU (c'est le standard, c'est attendu par les investisseurs).Activités artisanales, commerciales, professions libérales classiques → EURL (cadre éprouvé, économies de charges).

Ce qu'il faut retenir

Il n'y a pas de "meilleur choix" universel. Ça dépend de ton projet, de tes objectifs, et de ta situation personnelle. Mais voici ma recommandation en synthèse :

EURL = optimisation fiscale et charges réduites, mais moins de flexibilité.SASU = souplesse, protection sociale, et structure évolutive, mais cotisations plus élevées.

Et surtout : ne choisis pas ton statut uniquement sur la base d'un tableau Excel. Pense à moyen terme, anticipe tes besoins futurs (associés, levée, revente), et projette-toi dans le fonctionnement quotidien de ta boîte.

Besoin d'aide pour choisir ?

Si tu hésites encore, ou si tu veux sécuriser ton choix avant de te lancer, parlons-en. Je t'aide à poser les bonnes questions, à analyser ton projet, et à structurer ta société de manière solide dès le départ.

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Parce que ton statut juridique, c'est la fondation de ta boîte. Autant la poser correctement.